REGARD
ABSENT - IRIS ABSINTHE
J’attends le metro
Mais celui-ci met trop
De temps à arriver
Mes deux yeux sont rivés
Sur une bouteille d’absinthe
Au parfum de jacinthe
Le métronome se balance
Mais le temps n’a plus de sens
J’ai le regard absent
Et l’iris absinthe
J’observe les abysses
Labyrinthes
Abstraits et obscures
De mes obsessions
Taciturnes
Le metro arrive enfin
J’entre dans son antre
La bouteille à la main
Et la faim au ventre
Je me pose sur un strapontin
Lorsque soudain
Je vois trois pantins
Faire les suaves devant une putain
J’ai le regard absent
Et l’iris absinthe
J’observe les abysses
Labyrinthes
Abstraits et obscures
De mes obsessions
Taciturnes
Ils disent des conneries
Pour amener cette conne dans leur lit
Je mets ainsi mon walkman
Pour écouter ce toxicoman
De Serge Gainsbourg
Me submerger loin des faubourgs
Le metro suit son cours usuel
Dans l’ombre de ce sombre tunnel
J’ai le regard absent
Et l’iris absinthe
J’observe les abysses
Labyrinthes
Abstraits et obscures
De mes obsessions
Taciturnes
J’entends toujours
Ces trois faux bourgeois
Faire la cour
À cette courtisane de joie
L’un s’avance vers moi
Il me bouscule
Je ne dis rien
De toute façon je l’encule
La pute affiche un sourire
Narquois
Les trois gugusses sont mort de rire
Mais pourquoi ?
J’ai le regard absent
Et l’iris absinthe
J’observe les abysses
Labyrinthes
Abstraits et obscures
De mes obsessions
Taciturnes
Ils veulent me la faire à l’envers
J’ai juste envi de les remettre à l’endroit
Mon regard comme Alice se dirige vers
Le lapin rose qui dans la porte se coince les doigts
Je reste tranquille sur mon siège
Mais je sens qu’ils veulent me tendre un piège
Il faut que je les ignore
Pour ne pas penser à des choses ignobles
J’ai le regard absent
Et l’iris absinthe
J’observe les abysses
Labyrinthes
Abstraits et obscures
De mes obsessions
Taciturnes
Ils font leur cinéma
Pour s’enfiler cette nana
Ils ont la tête des gars du seize
Ils croient qu’ils pèsent
Et qu’ils peuvent faire leur dièse
L’un vient vers moi et me provoque
Je ne dis rien mais dans mon cœur c’est équivoque
Ils me disent des crasses salaces
Pour plaire à cette sale garce
J’encaisse en fermant ma gueule
Ils sont quatre et moi je suis seul
J’ai le regard absent
Et l’iris absinthe
J’observe les abysses
Labyrinthes
Abstraits et obscures
De mes obsessions
Taciturnes
Dans le wagon
Personne ne bouge
Dans ma tête un dragon
Me fait voir rouge
Sang dans mes yeux
Ils ont allumé le feu
Je garde tout de même mon sérieux
Mais ils jouent à un jeu dangereux
J’ai la tête baissée
Je regarde ma bouteille
En vérité j’en ai assez
Car je sais qu’ils me surveillent
J’ai le regard absent
Et l’iris absinthe
J’observe les abysses
Labyrinthes
Abstraits et obscures
De mes obsessions
Taciturnes
Soudain
L’un d’eux me frappe
Il me donne une claque
Tic tac tic tac tic tac
Je deviens de plus en plus paranoïaque
Dans ma tête mon esprit dérape
Direct je me sers de ma bouteille comme une matraque
Pris de folie pure je l’attaque
Clac
Sec sur sa tête le mec tombe dans les vapes
Je craque
La pute m’insulte
De grossièretés incultes
Impec il faut juste que je l’exécute
Une décharge de rage m’électrocute
En moins d’une minute
Je la scrute
Son dialecte indécent me persécute
Je lui fous un coup de savate puis un uppercut
Du sang éclabousse
Sort de sa bouche comme de la mousse
Le deuxième bougre veut en découdre
Je lui fous un coup de coude
Et comme Jack je l’éventre
À coup de bouteille brisée dans le ventre
Une entaille béante dans ses entrailles
Il n’était vraiment pas de taille
Le troisième commence à flipper
De mon côté, il me fait triper
Il voit bien que j’ai envi de l’étriper
Et comme un lâche, cet homme prend la fuite
Sur mon Hamilton, il est exactement 00h58
Ainsi mon histoire se termine
J’ai exterminé quatre vermines
Le métropolitain s’arrête
J’ai le temps de rouler ma cigarette
Je sors à la station Belleville
Ligne 2 je marche tranquille
Je suis à présent dans ma ville
La nuit, la lune brillent et les étoiles scintillent
J’ai le regard absent
Et l’iris absinthe
J’observe les abysses
Labyrinthes
Abstraits et obscures
De mes obsessions
Taciturnes